Il existe du soutien

B était mère avant de devenir une femme séropositive. Mais apprendre son statut a détruit son rêve d’avoir plus d’enfants. Des années plus tard, elle a appris qu'elle pouvait avoir d'autres enfants. Ce qui s'est passé ensuite a été étonnamment difficile.

Écoutez B raconter son histoire de mère de deux enfants

« Quelques années plus tard, mon partenaire et moi avons commencé à parler d’avoir un bébé. Notre décision a suscité des réactions négatives – même de la part de nos amis et de notre famille. J’ai dû faire face à beaucoup de jugements. »

transcription

Je suis mère de deux beaux enfants. L'un est né avant mon diagnostic et l'autre après. Une fois que j'ai appris ma séropositivité, devenir mère n’a pas été une ligne droite.

Lorsque j'ai été diagnostiquée séropositive au milieu de ma vingtaine, j'étais célibataire, mais la possibilité d'avoir d'autres enfants me trottait quand même dans la tête. J'ai demandé à mon médecin de famille : Est-ce que je peux encore avoir d'autres enfants ? Il m'a répondu : « Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, je ne pense pas que vous devriez avoir plus d'enfants ». La jeune femme que j'étais c’est effondrée. Mais un an plus tard, je me suis impliqué dans le mouvement de lutte contre le VIH et je me suis renseignée. C'est lors d'une conférence que j'ai appris que je pouvais avoir d'autres enfants, si je le voulais. Cela a été une expérience très émouvante pour moi.

Quelques années plus tard, mon partenaire et moi avons commencé à parler d'avoir un bébé. Notre décision a suscité des réactions négatives – même de la part de nos amis et de notre famille. J'ai dû faire face à beaucoup de jugements. J’ai du me rappeler sans cesse que c’était correct d'avoir un bébé. Je me disais : « C'est quelque chose que je mérite. Je peux le faire. Ce n'est pas l’opinion des autres qui compte ». Mais, quand c’est les prestataires de soins de santé qui vous jugent lac’est difficile de rester positif. J'ai eu l'impression que de nombreux prestataires de soin avaient besoin de plus d'éducation et de connaissances sur le VIH et la grossesse. Par exemple, personne ne m'a demandé si j'avais l'intention d’avoir un autre enfant. Je pense qu'ils ont simplement supposé que cela m’allait un seul enfant, et ce qui n'était pas le cas. J'étais stressée et inquiète et j'avais besoin de soutien.

Nous avons commencé à essayer de tomber enceinte sans vraiment en parler à personne. Même si c'était avant la que I=I (indétectable = intransmissible) devienne bien connu, moi j'étais indétectable et nous avons donc décidé d'essayer de concevoir naturellement. Après plus d'un an de tentatives, on m'a diagnostiqué un syndrome des ovaires polykystiques, qui peut entraîner des problèmes de fertilité. Le fait que je ne semblais pas pouvoir tomber enceinte m'a donné l'impression de ne pas être à la hauteur en tant que femme. Une fois de plus, je me suis demandée si j'étais digne d'avoir un autre bébé ou si c'était la volonté de Dieu. L'autostigmatisation a fait son chemin dans mon désir d'être à nouveau mère. Mais mon partenaire m'a soutenue. C'était un homme courageux qui s'est engagé dans ce combat avec moi. Je lui accorderai toujours le crédit qu'il mérite. Il m'a permis de rester optimiste.

Je n'avais aucune information sur les ressources auxquelles je pouvais avoir accès ou sur les cliniques de fertilité. J'ai simplement supposé que de tels endroits n'étaient pas à ma disposition. Ce manque de connaissances a été un véritable défi pour moi. Avec du recul, je me rends compte que je n'ai pas pu prendre de décision éclairée pour essayer de tomber enceinte. Nous n'avions pas pue élaborer un plan. , Alors nous avons simplement essayé et essayé et essayé de concevoir pendant des années. Finalement, nous avons arrêté d'essayer. Nous nous sommes dit que nous n'aurions pas de bébé ensemble. Nous avions tort. Quelques années se sont écoulées depuis que nous avons arrêté d'essayer de tomber enceinte et un jour, je n'ai pas eu mes règles. Je ne pensais pas être enceinte, mais j'ai fait un test et c’était positif. J'étais en état de choc et j'avais peur. Vous vous demandez peut-être pourquoi j'ai eu cette réaction alors que j’en voulais un bébé. Mais j'avais complètement tourné la page et je ne voyais plus ma vie avec un petit bébé. J'ai eu beaucoup de mal à me préparer mentalement lorsque j'ai appris que j'étais enceinte et je ne me sentais pas bien. Je voulais juste avoir hâte. Cela a pris du temps, mais ont y est arrivés.

Notre petite fille est une vraie merveille. C’est sûr, que j'aurais aimé que les premiers jours de ma grossesse ne soient pas aussi stressants, mais le fait de l'avoir dans ma vie cela a vraiment value peine. Tout au long de la période que nous avons traversée, je n'ai jamais pu trouver les bons soutiens. Avec durecul, je me rends compte que c'est en partie de ma faute. Le jugement que j’ai vécu m'a poussée à me refermer sur moi-même. Il est presque impossible de tendre la main quand on se sent stigmatisé. Mon désir d'avoir un autre enfant était devenu une affaire tellement privée que lorsque nous avons cessé d'essayer, nous avons pensé que c'était fini. Je ne voulais plus être confrontée à des attitudes négatives. Et donc, quand on a découvert que j'étais enceinte, je me suis retrouvée seule et effrayée.

Au fil des ans, la communauté VIH est devenue pour moi une source majeure d< information et de soutien. C'est grâce à mon lien avec cette communauté que je peux voir à quoi auraient pu ressembler une bonne communication et de bons soins. Je suis quelqu'un qui aime apprendre de ses propres expériences. Aujourd'hui, je peux voir à quel point il aurait été utile d'avoir plus d'informations qui auraient pu m'aider à connaître les lieux de service, des soutient, les lieux sûrs, les organismes communautaire, , et même les options en matière de fertilité. Je me serais sentie beaucoup mieux préparée lorsque je suis tombée enceinte.

L'un de mes rêves est qu'il y ait une signalisation dans les vitrines des agences qui soutiennent les familles touchées par le VIH. Ca serait formidable, non ? Tout comme les espaces LGBTQ2SI+ peuvent afficher un drapeau de la fierté. Si cela existait, je n'aurais pas fait tout ce parcours seule. J'espère que d'autres femmes s'inspireront de mon histoire et demanderont du soutien. Vous pouvez le faire. Vous le méritez. Le soutien existe.